Après avoir exploré le grand sud argentin, c’est 1000 kms plus haut sur la célèbre Ruta 40, soit 24h de bus plus tard qu’on vous retrouve. Nous décidons de faire une escale à Esquel (Ah Ah Ah cet article démarre bien, je sens qu’on va se marrer) avant de continuer notre route vers El Bolson et Bariloche.
Esquel
Notre expérience « Esquel » n’a pas tout à fait bien commencé puisqu’en arrivant chez notre hôte du soir, on réalise qu’il n’a pas tout à fait le sens de l’hospitalité puisqu’il a prévu de nous faire dormir…sur le carrelage de la cuisine !!! Il semblerait qu’il ne réponde jamais négativement à une demande couchsurfing, même faute de place… c’est avec un sourire crispé qu’on le remercie …
« Côté mercure », peu de changement, un temps sec et froid, mais genre très sec et très froid, et toujours ce vent à décoiffer Amy Winehouse.
Tout ça ne nous a pas empêché d’aller visiter ce pourquoi on est venues : le superbe Parc National de Los Alerces.
L’entrée au parc est de 170 pesos* (prix pour 2015). Pour s’y rendre, un bus part de la gare d’Esquel tous les jours à 8h00 (25 pesos*). Nous avons opté pour le Stop, et cette fois la chance nous a souri puisque nous sommes tombées sur deux gardes forestiers travaillant au sein du parc. On a donc eu droit à une petite visite guidée gratuite 😉
[easyrotator]erf_67_1410902815/erc_6_1416691832[/easyrotator]Le parc vient de ré-ouvrir après un an de fermeture à cause d’une drôle d’histoire que nous vous contons ici :
Dans ce parc, pousse une plante nommée Caña Colihue de la famille des bambous. Cette plante pousse hyper lentement et arrive au stade de floraison seulement une fois tous les 70 ans, c’est justement arrivé l’année passée. Elle produit alors des graines dont les rats raffolent.
Pourquoi ?
Eh bien tenez-vous bien, parce qu’elles produisent un effet hallucinogène sur les rats façon LSD. Et oui chez les rats, la révolution flower power c’est tous les 70 ans ! Du coup les rongeurs se mettent à manger compulsivement les graines de Caña Colihue jusqu’à ce que les stocks soient épuisés. Mais comme toute drogue, le Colihue a ses effets secondaires et développe chez les rongeur une maladie transmissible à l’homme, c’est donc pour une question sanitaire que le joli parc a fermé.
Bref, une fois le Caña Colihue séché et les ratons décédés de trop d’excès, le parc a pu ré ouvrir et nous avons pu profiter de la multitude de balades qu’il propose. Des aires de camping, quelques hôtels et cabanons sont également éparpillés dans le parc pour les balades de plus d’une journée.
L’autre attrait de la ville d’Esquel est sa petite station de ski, La Holla, qui comporte 24 pistes de ski et est ouverte de fin juin à début juillet.
Vous nous connaissez, on est plutôt bikini que combi de ski, c’est donc sans regret que nous avons décidé de ne pas taquiner le flocon argentin.
Nous quittons Esquel avec un bon mal de dos et le nez bouché (le carrelage, c’est dur, et c’est froid…) pour rejoindre la jolie ville d’El Bolson.
El Bolson
Petite ville aux allures de paradis terrestre, El Bolson a su conquérir notre cœur. Peuplée par les communautés hippies, les résistants à la dictature et les progressistes dans les années 70, El Bolson est devenue une terre d’accueil des anti-militaires, anti-nucléaires et écologistes.
Un grand marché artisanal plein de couleurs a lieu du jeudi au dimanche : des marchands de pierres, d’objets artisanaux, de cosmétiques naturelles, des stands de nourriture faite maison, un petit circuit de quoi vous occuper une après-midi. Le plus gros jour de marché a lieu le samedi !
[easyrotator]erf_67_1410902815/erc_2_1417137350[/easyrotator]
Ici les projets écologiques fleurissent de toutes parts, c’est donc sans mal que vous trouverez une ferme familiale pour y travailler comme volontaire en échange du gite et du couvert pour quelques semaines (C’est le principe du Wwoofing pour ceux qui ne connaissent pas encore :).
El Bolson, c’est aussi le paradis des amoureux de la montagne puisque c’est le point de départ de dizaines de balades. Certaines sont réalisables sur la journée, mais le plus magique est encore de passer une nuit en refuge de montagne !
Les refuges, ça n’est pas ce qui manque autour d’El Bolson : il en existe une quinzaine plus ou moins accessibles et plus ou moins équipés. La plupart des gardiens de refuge y font leur propre bière (grande spécialité d’El Bolson), et leur propre pain. Vous trouverez la liste complète des refuges ici.
Lors de nos balades, nous en avons visité 4, et avons évidemment pris le soin de goûter la bière dans chacun d’entre eux 😉
Si vous avez un peu de temps pour visiter les environs, on vous conseille vivement la balade du Cajon del Azul : de loin la plus jolie randonnée que nous ayons faite depuis notre arrivée.
[easyrotator]erf_67_1410902815/erc_27_1416871022[/easyrotator]
Le dénivelé est équilibré : les montées et les descentes se succèdent tout le long de la balade mais le point de départ et d’arrivée sont à la même altitude. Vous suivez le Rio Azul (et il porte bien son nom !) jusqu’à arriver aux gorges de celui-ci. En chemin, on croise le refuge de la Playita, qui tombe à pic pour boire une mousse au soleil au bord de la rivière. Un peu plus haut, le refuge du Cajon est un véritable havre de paix. Le gardien y habite 8 mois sur 12, cultive le potager, élève des chevaux, des moutons, et des poules. Il fait sa propre binouze, son pain, sa confiture et cuisine les légumes du jardin. Bon à marier me direz-vous…
Attention, victime de son succès, le refuge a des aires de Palavas-les-Flots en pleine saison (janvier-février), bondé et bruyant !
Bariloche
Station de ski la plus célèbre d’Argentine, Bariloche est aussi la ville où tous les bacheliers du pays viennent fêter leur diplôme à la fin du lycée. Au bord du lac Nahuel Huapi, des hôtels, des bars, des boites de nuits réservés exclusivement à ces tout nouveaux diplômés venus dépenser leur énergie et l’argent de leur parents en grosses beuveries pendant 10 mémorables jours all inclusive. Dans les rues, des adolescents surexcités n’attendant que la nuit pour mélanger leurs verres et leurs salives en se trémoussant sur les derniers tubes MTV. Bref les agences de voyage spécialisées de Bariloche ont su capter une cible touristique que personne d’autre n’a su attirer, et elles s’en frottent les mains puisqu’un voyage comme celui-ci coûte dans les 1 400 euros (payable en plusieurs fois, c’est pas des vaches quand même…) !!!
Mais Bariloche, ça n’est pas que ça, c’est aussi des paysages semblables aux Alpes, des lacs, des montagnes, des sapins, des restaurants servant de la fondue et des chocolateries. Elle est d’ailleurs surnommée la petite Suisse d’Argentine.
[easyrotator]erf_67_1410902815/erc_0_1417116031[/easyrotator]
Nous n’avons pas osé goûter la fondue, compte tenu de la fadeur des fromages que nous avions expérimentés plus tôt, mais on s’est rattrapées sur le chocolat, autre spécialité de Bariloche.
Bilan après avoir parcouru une bonne partie des chocolateries de la ville :
- 1. Sans conteste, on décerne le premier prix à la chocolaterie Mamuschka pour ses chocolats à l’unité (qui soit dit en passant ressemblent plus aux chocolats belges qu’aux suisses) et ses pâtisseries dont on s’est largement bâfrées…
- 2.La palme de l’originalité revient à la chocolaterie Rapanui avec ses succulentes Franui qui ont fait sa renommée. Imaginez un peu : une framboise fraiche enrobée d’une couche craquante de chocolat blanc et au lait…. De la dynamite pour les papilles.
Concernant les autres chocolateries, aucune n’a vraiment retenu notre attention, et la pire de toutes reste la chocolaterie Turista où on a l’impression d’entrer dans un Lidl un 15 décembre… les chocolats industriels aux couleurs passées paraissent traîner dans les boites au design ultra vintage depuis 10 ans, on conseille pas…
Villa La Angostura
Nous avons passé deux jours dans le paisible village de Villa la Angostura, au bord du lac Nahuel Huapi. Ce patelin situé à 70 kms au nord de Bariloche est le départ de la célèbre route des 7 lacs qui mène à San Martin de los Andes en passant par les plus jolis points d’eau de la région. Ce parcours de 2h30 (aller) sur piste peut être parcouru en louant une voiture ou en excursion tout compris sur la journée.
Nous ne vous parlerons pas plus de la beauté des paysages de cette route puis qu’ayant eu notre dose de lacs, de forêts, et de montagnes, nous avons décidé de faire l’impasse sur celle-ci. Un voyage est fait de choix…
[easyrotator]erf_67_1410902815/erc_49_1417137625[/easyrotator]
Villa la Angostura, c’est aussi le point de départ d’une jolie randonnée jusqu’au « Bosque de los Arrayanes » situé sur la presque île au milieu du lac Nahuel Huapi. Cette randonnée de 12 kms depuis le port mène à une superbe forêt d’Arrayanes, arbres patagoniques sans écorce d’une couleur orange vif et aux formes biscornues qui poussent proche des lacs et des rivières.
Une dernière chose, à Villa la Angostura, les hostels ne sont pas donnés (entre 120 et 160 pesos* la nuit en dortoir). Pour vous loger, on vous conseille l’Italian Hostel, une jolie petite maison avec jardin, calme, en plein centre tenue par un couple de sexagénaires hyper sympa, on y est aussi bien que chez papi et mamie, et en plus c’est la moins chère de la ville !
Au prochain épisode ?
Le Chili, les légendes mythologiques de l’archipel de Chiloé, comment nous sommes passées à côté de la capitale, et aussi Valparaiso et ses 45 cerros multicolores !
*prix constatés en Octobre 2014